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Écrire un article, écrire un roman

Le journaliste commentateur regarde passer la foule du balcon et il décrit ce qu’il voit.

Le journaliste reporter se mêle à la foule, interroge ceux qui défilent, leur donne la parole et les reprend pour le compte de son média.
Le romancier, lui, est la foule. Il la vit de l’intérieur-« vit » de vivre (au présent), et « vit » de voir (au passé simple). Il la ressent dans ses émotions, dans ses mouvements intimes, dans ses contradictions.
Alors que le journaliste va rendre la foule homogène dans ses intentions, le romancier va solliciter ces différentes intentions et en tirer, pour chacune, un fil narratif. 
Voilà comment je qualifierais ces trois registres que je connais désormais tous, après avoir mis le point final, il y a quelques mois à mon roman La Traverseuse.
Tout dépend de l’endroit où on se place. Tout est une question de points de vue.
 Bien sûr, ces distinctions ne sont pas hermétiques et les lignes peuvent se mélanger.
Dans le sillage d’une veine anglo-saxonne, un très beau journalisme de story-telling émerge. Vous pouvez en lire un exemple ici.

article du N-Y Times du 7 octobre 2019