Il faut avoir beaucoup de vanité ou beaucoup de certitudes – sans doute les deux – pour porter son livre en autoédition. Je peux imaginer – mais imaginer seulement – que lorsqu’un éditeur accepte de publier un livre, il coupe le cordon ombilical entre l’auteur et son œuvre. Il verse cette dernière dans une dimension collective, supposée intéresser le plus grand nombre. Il l’intronise.
Rien de tel dans la démarche d’autoédition dans laquelle il faut soi-même crier à la face du monde : « si, si, vous allez voir, ce roman vaut la peine d’être lu, il va vous intéresser, vous émouvoir, vous marquer. »
Il paraît qu’il faut atteindre les mille vendus – version numérique et/ou papier – pour susciter un vague intérêt « en face », c’est-à-dire chez les éditeurs « ordinaires ». Mieux vaut jouer au loto, ça rapporte sans doute plus sûrement… Mais ce n’est pas grave : je suis fière et heureuse de porter La Traverseuse à bout de bras vers ses lecteurs.